Repenser la propriété de l’entreprise pour plus de justice sociale

Tribune
Le pacte proposé par dix-neuf ONG, organisations et syndicats mardi 5 mars afin de « faire face à l’urgence sociale et économique » fait état de 66 propositions. Parmi ces dernières, nombreuses sont celles qui concernent la place du salarié dans l’entreprise et la nécessité d’une réforme en profondeur de cette dernière. Une tribune de Patrick Pintus dans The Conversation.
11 mars 2019

La mobilisation des entreprises a été, à la demande d’Emmanuel Macron, l’un des éléments de réponse du gouvernement face au mouvement de contestation en France incarné par les « gilets jaunes ».

Mais les pistes de réflexion les plus commentées se cantonnent pour l’essentiel à la fiscalité. On évoque ainsi le retour de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune dans sa forme précédente ou encore de la création d’une tranche supplémentaire dans le barème de l’impôt sur le revenu. Récemment, le président de la République a fait quelques concessions concernant l’attribution de primes, l’augmentation du smic et la suppression de la hausse de la CSG pour une partie des retraités.

C’est pourtant d’abord au sein de l’entreprise que la justice sociale doit prendre racine. L’entreprise est en effet le lieu où prennent naissance les différences de revenus, à commencer par les inégalités entre femmes et hommes, et c’est également l’espace où se négocie le pouvoir d’achat.

Est-il raisonnable que l’action publique accepte ce niveau primaire d’inégalité, quel qu’il soit, et fasse porter tout l’effort sur la politique fiscale ?

Un article de Patrick Pintus (Aix-Marseille Université, AMSE) dans The Conversation

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© Photo Patrice Calatayu on Flickr - Creative Commons

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