Le positif, le normatif et la philosophie économique

Expertise
Seulement en français | Le rapport entre positif et normatif est une question méthodologique et théorique centrale en économie. À ce titre, les débats de la littérature spécialisée réclament une synthèse précise, à défaut de la cartographie exhaustive qui paraît une gageure. Cet ouvrage revient sur ces enjeux et montre qu’il est opportun d’élaborer ou d’ouvrir certaines perspectives jusqu’ici peut-être moins explorées. Disponible en ligne et en librairie.
12 janvier 2023

Le rapport entre positif et normatif est une question méthodologique et théorique centrale en économie. À ce titre, les débats de la littérature spécialisée réclament une synthèse précise, à défaut de la cartographie exhaustive qui paraît une gageure. Le présent ouvrage le reconnaît volontiers en montrant qu’il est pertinent de revenir sur ces enjeux et qu’il est opportun d’élaborer ou d’ouvrir certaines perspectives jusqu’ici peut-être moins explorées.

Le point de vue des coordinateurs de ce volume part du constat que l’étude du rapport entre positif et normatif reste précieuse pour la pensée et la philosophie économiques : l’enquête met en évidence des distinctions essentielles, entre normes, valeurs et faits, ou entre l’activité de description, la prescription et l’évaluation, et concernant des notions comme la causalité dans le champ épistémique, la justice et l’intérêt dans le champ éthique. S’ajoutent des leçons instructives pour penser le rapport entre positif et normatif en défendant la primauté de l’un (le positif, le plus souvent) ou de l’autre (le normatif, plus rarement), ou en les séparant. Force est de constater que les écoles de pensée les plus divergentes peuvent se rejoindre, voire s’accorder sur des positions inattendues. Favoriser le positif, voilà qui réunit des économistes d’écoles de pensée aussi influentes et diverses que les écoles marxiste, autrichienne ou de Chicago : celles-ci, et d’autres, trouvent leur place dans ce volume, ainsi que des approches méthodologiques variées (pragmatisme, bayésianisme, théorie des négociations).

S’il semble qu’un consensus valorisant les approches positives en économie y obère la recherche, à quoi est-il dû ? L’histoire de la pensée économique permet-elle de dégager quelques positions venant nuancer cette position ? Des perspectives philosophiques peuvent être adaptées à cet effet et l’importance des pratiques est également à relever, peut-être pour mieux valoriser les approches normatives en économie.Telles sont quelques-unes des approches traitées dans les onze contributions réunies dans cet ouvrage à partir d’un colloque tenu en décembre 2020.

 

►Plus d'informations sur le site des éditions ESKA

Coordinateurs de l'ouvrage

  • Sina Badiei, UPL - Université Paris Lumières 
  • Gilles Campagnolo, AMSE - Aix-Marseille Sciences Economiques
  • Agnès Grivaux, CAPHI - Centre Atlantique de Philosophie

Articles précédents

  • Interview

« Travestir les chiffres est la marque de fabrique des populistes »

Une interview d'Alain Trannoy (EHESS/AMSE) publiée par Le Point.
21 juin 2024
  • Dialogues économiques

À quel prix ? Calculer l’impact du changement climatique — aujourd’hui et demain

Largement méconnu en dehors des cercles universitaires, le taux d’actualisation social (TAS) est essentiel pour comprendre la valeur future des investissements dans les infrastructures. Bien que particulièrement pertinent dans un monde menacé par le changement climatique, les gouvernements et les économistes ont longtemps débattu du taux d’actualisation à utiliser, ou même de la nécessité d’un taux fixe. Les économistes Christian Gollier, Frederick van der Ploeg et Jiakun Zheng ont récemment sondé l’opinion, au sein de leur profession, sur le taux d’actualisation social. Entre l’importance théorique des taux d’actualisation spécifiques aux projets et la réticence à modifier les taux dans la pratique, leurs conclusions valent la peine d’être écoutées — surtout si l’on considère la nécessité d’élargir le débat au-delà de l’économie.
19 juin 2024
  • Dialogues économiques

Construire son identité sur un terrain miné

L’exploitation minière peut-elle influencer notre façon de nous identifier ? Selon les économistes Nicolas Berman, Mathieu Couttenier et Victoire Girard, l’exploitation minière en Afrique contribue à intensifier les sentiments d’appartenance ethnique, en générant des sentiments de privation dans la population locale. L’activité minière pourrait donc participer à expliquer la fragmentation ethnique et certains conflits observés en Afrique Sub-Saharienne.
05 juin 2024