Trannoy
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La part des personnes âgées de 65 à 74 ans qui sont en emploi est en forte croissance depuis 10 ans, même si elle ne représente encore que 5 %de cette classe d’âge. En comparaison avec les inactifs dumême âge, les actifs occupés entre 65 et 74 ans sont plus souvent des hommes, en bonne santé, plus diplômés et résidant dans l’agglomération parisienne. Les cadres salariés, mais aussi les indépendants et les agriculteurs sont surreprésentés dans ce groupe.
Comparés aux 60-64 ans en emploi, les actifs occupés entre 65 et 74 ans sont plus souvent indépendants et plus fréquemment à temps partiel quand ils sont salariés ; qu’ils soient salariés ou indépendants, leurs revenus d’activité sont plus faibles en moyenne.
Parmi les 65-74 ans en emploi, 70 %perçoivent également une pension de retraite ; ceux qui n’en perçoivent pas en parallèle sont plus souvent immigrés, de sexe féminin, en bonne santé et résidant dans l’agglomération parisienne. L’emploi de ces non-cumulants se distingue principalement par une durée de travail plus importante : 78 % sont à temps complet (contre 32 % pour ceux qui perçoivent une pension de retraite). Quatre profils types de personnes en emploi après 65 ans se dégagent : les employées peu diplômées à temps partiel, les très diplômés et très qualifiés urbains, les commerçants et enfin les agriculteurs âgés.
Enfin, parmi les déterminants extra-financiers qui sont associés à la décision de rester en emploi au-delà de 65 ans pour ceux qui étaient encore en emploi à cet âge, le non-salariat, l’absence de limitation dans les activités habituelles, la poursuite de l’activité du conjoint ou encore la faible différence d’âge avec le conjoint se détachent comme les facteurs explicatifs les plus significatifs.
[Fr] Le logement est le bien capital dans tous les sens du terme pour les ménages, en même temps bien de consommation par le flux de services qu’il prodigue et élément constitutif essentiel du patrimoine pour les propriétaires. Capital aussi, car représentant plus qu’un quart des dépenses de consommation des ménages, une hausse des loyers ou des prix a tout de suite des répercussions très importantes sur le niveau de vie, sur les choix de localisation, sur les mobilités, sur les choix d’épargne. Le logement est capital également car il est unique comme élément d’un espace-temps, espace et temps absolument indissociables pour l’occasion. Tous ces thèmes trouvent un écho dans ce numéro spécial riche d’approches et de perspectives différentes qui apportent de précieuses informations sur nombre de questions en suspens.
[Eng] Housing is a crucial good for households, both as a consumer good via the flow of services it fosters, and as an essential component of a homeowner’s wealth. It is also crucial because it accounts for more than a quarter of household’s expenses, and an increase in rent or property prices instantly has a major impact on their living standards, choice of location, mobility, and savings options. Finally, housing is also crucial because it is unique as an element of space‑time, space and time that cannot be separated in this instance. These themes are examined in this special issue, with a variety of approaches and different perspectives, providing valuable information on a number of outstanding issues.
This paper estimates the effects of an increase in the share of the real estate transfer taxes (RETT) going to the French départements from 3.80% to 4.50%. Not all the départements voted the RETT increase on the same date, which is the starting point of a natural experiment. Using a difference-in-differences design, we estimate two main effects. (1) An anticipation effect, one month before the implementation of the reform, in order to avoid the RETT increase. (2) A retention effect in the post-reform period. In the end, the net effect (retention minus anticipation) corresponds to an average drop in transactions of around 6% over the first three months after the reform, that is, approximately 15,000 transactions lost at national level. If we find a short term effect of the reform, we do not find evidence of a medium- or long-term effect.
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This paper describes a novel concept of customer discrimination in the housing market, neighbor discrimination. We develop a matching model with ethnic externalities in which landlords differ in the number of apartments they own within the same building. Larger landlords are more likely to discriminate only if some tenants are prejudiced against the minority group. Observing that minority tenants are less likely than majority group tenants to live in a building with a single large landlord is thus evidence of neighbor discrimination. We show empirically that African immigrants in France are significantly less likely to live in a building owned by a single landlord. This increases the probability that African immigrants live in public housing in localities with more single-landlord private apartment blocks.
Decreased transportation costs have led to the transmission of ideas and values across national borders that has helped reduce the barriers to international labor mobility. In this context, high-skilled individuals are more likely to vote with their feet in response to high income taxes. It is thus important to examine the magnitude of tax-driven migration responses in developed countries as well as the possible consequences of income tax competition between nation states. More specifically, how does the potential threat of migration affect a country’s optimal income tax policies?
[Fr] Les normes comptables IFRS ont intégré dans le bilan des banques l'essentiel des instruments financiers dérivés que nous considérons ici sous le terme de « hors-bilan », au prix d'une certaine invisibilité de leur « effet de levier ». Nous décrivons l'activité des banques de financement et d'investissement et montrons que ces instruments dérivés correspondent à une fonction d'intermédiation du risque dans l'économie où les banques ne « portent » pas ce risque au bilan, contrairement au métier bancaire traditionnel de « transformation ». Nous décrivons la banque comme une source d'« accroissement des possibles de la taille du marché » que nous définissons au préalable d'une manière générale. Une telle source, comme toute innovation, est synonyme de risque. Le « hors-bilan » bancaire apparaît dans ce cadre comme un effet de levier sans limite naturelle. Nous étudions alors ce que pourraient être des fiscalités adaptées à trois objectifs différents : corriger et capter les rentes, limiter le risque systémique, maîtriser l'« accroissement des possibles ». Une assiette considérant une mesure des engagements en valeur absolue associés aux positions sur les produits dérivés, dans le bilan des banques, paraît pertinente pour limiter l'accroissement des possibles et, partant de là, le risque.
[Eng] The accounting standard IRFS have integrated the bulk of derivatives (the off-balance sheet in this paper) in the balance sheet of the banks at the cost of masking their leverage effect. We describe the bank activity and we show that these derivatives correspond to a financial intermediation function of the banking system, which supplements the standard lending role of banks. We show that the banking activity naturally increases the possibility set of the capital market that we define in general terms. As all innovations, this increase bears additional risk. The off-balance sheet appears in this framework as bringing a leverage effect without natural limit. We study what could be the role of different types of taxes: first, correcting and capturing the rents, second, limiting the systemic risk, third, mastering the “growth of the feasible set”. A tax base consisting in financial liabilities (in absolute value) associated to positions on financial derivatives may be viewed as well-focused to limit the growth of the possibility set and therefore of the risk.
Les idées d’Henry George ont semblé être enterrées pendant plus d’un siècle. Sa principale idée était de financer un revenu de base au moyen d’une taxe prélevée uniquement sur la rente foncière. Après avoir montré que le retour du capital, tel que mis en avant par Thomas Piketty, peut plutôt s’interpréter comme un retour sur le devant de la scène de la rente foncière, nous construisons un modèle augmenté d’accumulation du capital à la Judd : les capitalistes possèdent de la terre qui est louée aux travailleurs pour qu’ils se logent, et en retour ceux-ci louent leur force de travail aux capitalistes. Nous montrons tout d’abord que la taxe sur le capital n’est pas une taxe de premier rang, puis qu’une taxe foncière ou une taxe d’habitation sont des taxes de premier rang qui permettent de financer un supplément de revenu aux travailleurs. En particulier, la taxe d’habitation est entièrement supportée par les propriétaires. Sa suppression devrait donc se traduire par une hausse des loyers. Si la terre urbaine est en quantité fixe, les loyers, y compris les loyers imputés, augmentent en proportion du revenu national pour une élasticité de la quantité de logement par rapport au loyer relativement inélastique (inférieure à 1) quand la population augmente. En conclusion, nous abordons le volet préconisations en matière fiscale auquel conduit ce type d’analyse, en évoquant la suppression de la taxe d’habitation, la création de l’impôt sur la fortune immobilière et la cotisation foncière des entreprises.