Une étude de Direction de la recherche des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES)
La période de confinement liée à l’épidémie de Covid-19 a donné lieu à une enquête exceptionnelle de la Direction de la recherche des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES).
Cette enquête en deux volets a consisté à étudier les répercussions du confinement sur l'activité des médecins généralistes, ainsi que la perceptions des risques et opinions des médecins généralistes.
Bruno Ventelou, économiste spécialiste des questions de santé à Aix-Marseille School of Economics explique : « le sujet central de cette étude était dicté par l’inquiétude d’une rupture dans la continuité des soins offerts aux patients pendant la durée du confinement, notamment concernant les soins autres que ceux directement en lien avec l’infection Covid_19 : suivi des patients chroniques, prise en charge des autres problèmes aigus, etc. »
Quelques chiffres clés
Dans l’enquête, les médecins généralistes sont nombreux à reporter une baisse d’activité, et, des difficultés à entrer en contact avec les patients. Moins de 7 médecins sur 10 ont pu développer des démarches actives de contact auprès des patients atteints des maladies chroniques les plus à risque. La diminution des recours pour des motifs autres que le Covid a été particulièrement marquée dans les départements les plus touchés par l’épidémie. Un fait notable est, cependant, l’augmentation des recours pour les problèmes de santé mentale.
- Au total, seuls 5 % des médecins n’ont pas travaillé la semaine précédant l’enquête, dont la moitié parce qu’ils avaient contracté le Covid-19. Pour 90 % des médecins alors en exercice, le volume horaire déclaré a diminué, entraînant une baisse du temps de travail moyen estimée entre 13 % et 24 %.
- La grande majorité des médecins se sont organisés pour assurer le diagnostic et la surveillance de leurs patients concernés par le Covid-19 : sept médecins sur dix ont ainsi mis en place des téléconsultations. Cependant, le coronavirus n’a été le motif principal des consultations que pour un peu plus d’un généraliste sur dix.
- Dans le même temps, les demandes de consultation pour d’autres motifs, comme le suivi de maladies chroniques, le suivi pédiatrique ou le suivi de grossesse ont chuté de plus de 50 % par rapport à l’activité courante pour près d’un médecin généraliste sur deux. Les demandes de soins liées à la santé mentale sont une exception notable : elles ont augmenté pour la moitié des médecins.