Confinement total, restrictions de déplacement, fermeture des frontières, des bars, des restaurants, des salles de spectacles, limitations dans le système de transport en commun, comment ces restrictions sont-elles acceptées par la population ? Comment les gens classent-ils entre elles les différentes mesures de lutte contre la propagation du virus ?
L'article scientifique est publié dans la revue internationale The Lancet Public Health.
Le projet est financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR/Flash Covid 19). Il est mené par Aix-Marseille School of Economics (AMSE), le Centre Economie de l’Environnement de Montpellier (CEE-M), le laboratoire Bureau d'Économie Théorique et Appliquée (BETA) de Strasbourg.
Résumé
Une enquête a été menée en mai 2020 auprès d’un échantillon représentatif de la population française par un groupe de chercheurs spécialisés en économie comportementale*.
L’enquête utilise une méthode de révélation des préférences (Discrete Choice Experiment) pour évaluer les préférences de la population concernant divers « menus » de stratégies politiques de lutte contre l'épidémie de Covid-19.
Une analyse de classement des préférences a été menée pour la population dans son ensemble, mais également en différenciant les sous-groupes (vulnérabilité clinique, tranches d'âge, sexe).
Résultats
L’étude a montré que le port du masque, les restrictions dans les transports en commun et le suivi numérique ont été jugés acceptables par la population générale alors que la fermeture des bars et des restaurants ne l’est pas du tout.
L’étude dresse le portrait d'une population française qui perçoit certaines des mesures prophylactiques comme des maux nécessaires à comparer avec qui contrebalancent le risque de confinement total, une perspective que la plupart des gens voient négativement.
Les jeunes constituent le segment le plus dissonant de la population. Leurs préférences « anti-Covid » et leur demande de compensation monétaire (en récompense des efforts demandés) diffèrent assez fortement de celles des autres classes d’âge.
Savoir comment les gens classent les différentes mesures prophylactiques Covid-19 est une condition préalable à la conception d'ensembles de programmes de politique publiques appropriés de lutte contre les épidémies.
Le graphique montre les degrés de résistance ou d'acceptabilité de la population, selon les mesures sanitaires et les sous-groupes de population interrogés
© 2020 The Authors / Bruno Ventelou
En savoir plus :
► Lire l'article sur The Conversation.fr : "Quelles mesures sanitaires les Français sont-ils prêts à accepter ?", 30 décembre 2020.
► Lire l'article sur le site INSHS du CNRS : "Gestion de la crise sanitaire par les politiques publiques : ce que nous disent les préférences des Français",
► Lire en intégralité la note "Seeking more inclusive Covid-19 policy responses: what population preferences tell us"
► Lire la publication scientifique sur le site de la revue The Lancet : Blayac T., Dubois D., Duchêne S., Nguyen-Van P., Ventelou B., Willinger M. 2020, "Population preferences for inclusive COVID-19 policy responses", The Lancet Public Health.
Revue de presse
► Lire l'article sur Le Journal du Dimanche : "Coronavirus : masques, traçage... quelles mesures sanitaires les Français sont-ils prêts à accepter?", le 31 décembre 2020
► Lire l'article sur la Tribune : "Quelles sont les mesures sanitaires acceptables pour les Français ?", le 01 janvier 2021
► Lire l'article sur Yahoo ! actualités : "Covid : ces mesures sanitaires que les Français sont prêts à accepter", le 5 janvier 2021
► Lire l'article sur Slate fr : "Jusqu'où sommes-nous prêts à accepter les restrictions anti-Covid?", le 14 janvier 2021
"Covid-19 : de l'hypervigilance à la lassitude, comment les mesures de lutte contre la pandémie jouent avec notre santé mentale", Franceinfo:, par Marie-Adélaïde Scigacz, le 22 mars 2021 : lire l'article
"La question de la santé mentale devenue incontournable dans la crise sanitaire", Weka, par la rédaction Weka, le 25 mars 2021, lire l'article
"Ne pas reconfiner, est-ce contre-productif pour la santé mentale?", Le Huffington Post, par Antoine Beau, le 1 avril 2021 : lire l'article